Édition 2018

Jan Fabre

né en 1958 à Anvers en Belgique, où il vit et travaille.

Cela fait plus de 35 ans que Jan Fabre occupe une position éminente sur la scène internationale en sa qualité́ d’artiste multiple et innovateur – plasticien, homme de théâtre et auteur. À la fin des années 70, il étudie à l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers ainsi qu’à l’Institut municipal des Arts et Métiers d’Anvers. Jan Fabre jouit d’une renommée auprès d’un large public grâce à des œuvres comme ses dessins au stylo à bille bleu : L’heure bleue (1977-1992), Le château Tivoli (1990), le plafond orné d’élytres de scarabée dans la Salle des Glaces du Palais Royal à Bruxelles – Ciel des Délices (2002), ses sculptures dans l’espace public, comme L’Homme qui mesure les nuages (1998), Searching for Utopia (2003), Totem (2004).

Dessins, sculptures, objets, installations, films, performances, modèles de pensée… Toutes les œuvres du plasticien Jan Fabre réfèrent à une foi dans le corps, en sa fragilité et sa défense, en l’observation de l’être humain et la question de savoir comment il va pouvoir survivre dans le futur. Cette fascination pour le corps et pour la science remonte à sa jeunesse pendant laquelle — influencé par les recherches de l’entomologiste Jean-Henri Fabre (1823-1915) — son activité de prédilection consistait à examiner des insectes et autres bestioles, à disséquer leurs petits corps et à les transformer en de nouvelles créatures.

La métamorphose est un concept clé dans l’approche du parcours artistique de Jan Fabre, dans lequel les existences humaine et animale interagissent en permanence. Cela l’a amené à représenter le corps sensoriel et spirituel ; à créer divers corps en transmutation, résistants au cycle naturel de la croissance et de la décrépitude. Son art est une résistance poétique qui s’inscrit sous le signe de la beauté, un exercice de disparition ou une célébration de la vie en tant que préparation à la mort.

Au fil des années, il a engendré un univers très personnel, avec ses propres règles et lois ainsi que des personnages, des symboles et des motifs récurrents.

Jan Fabre participe à d’importantes manifestations artistiques aux quatre coins du monde et à de grandes expositions internationales, tant individuelles que de groupe.

Homo Faber (2006) est la première exposition à présenter l’activité́ artistique étendue de Fabre. Dans différents lieux à Anvers, dont le Musée des Beaux-Arts et le Musée d’Art contemporain, divers aspects de son œuvre plastique sont mis en lumière. Après, le Louvre offre à Fabre une « carte blanche » dans les salles des Écoles du Nord. Avec Jan Fabre au Louvre. L’ange de la métamorphose (2008) il est le premier artiste contemporain à obtenir les coudées franches entre les grands maitres flamands comme Van Eyck, Van der Weyden, Bosch, Metsys et Rubens. Fabre a conçu l’exposition comme une « dramaturgie mentale » mettant en scène les personnages principaux de son œuvre et des œuvres de grands maitres.

Parmi les fameuses expositions individuelles, on peut aussi citer les installations récentes Chapitres I-XVIII (2011) et Piétas, un ensemble de cinq sculptures du cerveau en marbre blanc, montré pour la première fois en 2011 à la Nuova Scuola Grande di Santa Maria della Misericordia lors de la Biennale de Venise. Ensuite, il la présente durant l’été 2012 au Parkloods, l’entrepôt réaménagé en espace d’exposition dans le parc anversois Spoor Noord. Cette installation s’articule autour du cerveau, un organe auquel Jan Fabre accorde une importance majeure et qu’il qualifie de « partie la plus sexy du corps, comme l’annonçait déjà l’exposition Anthropologie d’une planète au Palazzo Benzon à Venise en 2007, et From the Cellar to the Attic. From the Feet to the Brain à la Kunsthaus Bregenz en 2008 et à l’Arsenale Novi à Venise en 2009. Il expose également à la Kunsthistorisches Museum à Vienne (2011), au MAXXI à Rome (2013), au PinchukArtCentre à Kiev (2014), au Forte di Belvedere, à la Piazza della Signoria et au Palazzo Vecchio à Florence (2016), au Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg (2016), mais également à la biennale de Venise avec Glass and Bone Sculptures 1977-2017 à l’Abbazia di San Gregorio. 

L’Homme qui porte la croix (2014) est une sculpture en bronze représentant un homme faisant tenir une croix en équilibre dans le creux de sa main. « Croyons-nous en Dieu, ou ne croyons-nous pas ? La croix qui tient en équilibre sur le bras de l’homme cristallise cette question », avait déclaré l’artiste lors de l’installation permanente de l’œuvre dans la cathédrale d’Anvers. L’équilibre n’est jamais aussi beau qu’à son point de rupture.

L’Homme qui porte la croix
Bronze siliconné 394 x 200 x 100 cm
Courtesy de l’artiste et de Linda et Guy Pieters
Œuvre installée grâce au soutien de Linda et Guy Pieters

> Édition 2018