Petrit Halilaj
Friends of Chickens, 2022
Est-ce possible ? Est-il possible qu’un oiseau ait traversé la peinture et laissé des traces sur les trottoirs et dans les rues ? Les nombreuses empreintes d’oiseaux semblent le suggérer ! Elles sont visibles partout. Ces vestiges, à la fois surprenants et déroutants, suscitent la curiosité. On se demande où mènent les traces. On est enclin à les suivre tout en se demandant quel animal à plumes a pu laisser une telle trace – après tout, les empreintes sont inhabituellement grandes.
En fait, les traces ne sont pas celles d’un oiseau, mais sont l’oeuvre de l’artiste Petrit Halilaj. À l’aide d’un pochoir et d’une bombe de peinture, il a appliqué les empreintes sur différentes surfaces, parfois seul, mais le plus souvent avec des amis, créant ainsi un collectif. À cet égard, l’oeuvre aborde la question de la peinture dans l’espace public. Elle fait référence, directement ou indirectement, aux traditions de l’histoire de l’art du passé récent. L’approche de Halilaj rappelle l’utilisation d’un pochoir par Blinky Palermo en 1969 pour peindre un triangle bleu sur un mur, évoquant à la fois les efforts conceptuels et le langage formel du modernisme classique. Une autre référence pourrait être la série des Contes de fées de Francis Alÿs, produite par l’activité de la marche, où des pistes sont tracées ou des marques sont faites – parfois avec de la peinture, parfois avec le fil défait d’un pull-over. L’importance pour Halilaj de jouer avec l’histoire de l’art de manière consciente, sensible et largement humoristique est particulièrement évidente dans la forme ovoïde du pochoir couleur laiton utilisé pour créer les peintures d’empreintes d’oiseaux qui, lorsqu’elles sont installées sur un mur, semblent être un hommage au Concetto spaziale, La fine di Dio de Lucio Fontana.
Par Moritz Weddeler
Petrit Halilaj est représenté par Mennour
In fact, the tracks are not those of a bird, but are the work of artist Petrit Halilaj. Using a stencil and spray paint, he applied the footprints to different surfaces, sometimes alone but more often with friends, hence creating a collective. In this regard, the work addresses painting in public space. It references, directly or indirectly, art historical traditions of the recent past. Halilaj’s approach is reminiscent of Blinky Palermo’s use of a stencil in 1969 to paint a blue triangle onto a wall, evoking both conceptual endeavors and the formal language of classical modernism. A further reference might be the Fairy Tales series by Francis Alÿs, produced through the activity of walking, where tracks are laid or markings are made – sometimes with paint, sometimes with the unraveled thread of a sweater. The importance to Halilaj of playing with art history in a conscious, sensitive, and largely humorous way is most notably apparent in the egg-shaped form of the brass-colored stencil used to create the bird footprint paintings, which, when installed on a wall, seems like a homage to Lucio Fontana’s Concetto spaziale, La fine di Dio. “
By Moritz Weddeler
Petrit Halilaj is represented by Mennour
Friends of Chickens, 2022
Intervention in situ, pochoir, peinture
Site specific intervention, stencil, paint
Dimensions variables / Variable dimensions
© Petrit Halilaj.
Courtesy of the artist and Mennour, Paris