Édition 2018

Simon Bérard

né en 1993 à Fréjus (83)
vit et travaille à Nice.

Simon Bérard-Lecendre a réalisé ses études à la Villa Arson (Nice). Son travail s’articule autour du concept et de la forme d’un jardin, simonberard.garden. Le jardin, devenant métaphore filée du travail plastique, lui permet de développer des pratiques diverses, de la peinture au dessin numérique, en passant par l’écriture,
la menuiserie, à l’instar des nombreux gestes qui coopèrent dans ce type d’espace. Ce lieu entraîne aussi son
lot d’images mentales (potager, jardin d’agrément, lieu de réflexion et de mémoire) et une iconographie à travailler, arbres, légumes, fleurs… ; une histoire culturelle riche dans laquelle puiser des moteurs conceptuels et plastiques.
Pour explorer un peu plus avant ce jardin et les productions qui en émergent, il a conçu un site, https://simonberard.garden, sur lequel le visiteur est invité à flâner au gré des pages, images et documents. 

Le dessin numérique pensé pour la biennale est issu d’une des bases de données de l’artiste. Une pratique régulière de collecte d’images d’horizons très
variés lui permet de développer un travail de collage numérique s’adaptant aux contextes d’expositions ; du jpeg au kakémono, en passant par le papier peint, des éditions, etc. Ces dessins sont aussi un moyen de faire ré-émerger des images oubliées ou négligées, parents pauvres de « la grande » histoire de l’art. 

Ici, l’impression sur bâche, conçue comme un étendard sur les remparts, image l’expression bien connue « Scier la branche… ». 

Le cœur de l’œuvre est une enluminure tirée du Petit livre d’amour, manuscrit médiéval rédigé peu ou prou en même temps que la construction des remparts. Un paysage fait écho à celui de Saint-Paul, vallonné et ensoleillé, on y aperçoit la mer. Et au centre 
il scie ; on ne sait pas très bien ce qu’est cette branche mais l’issue ne saurait tarder, sans nul doute. On reste suspendu dans cet avant- la-chute. Et il scie sans soucis, le sourire aux lèvres. 

Autour, un drôle d’encadrement, mauvais simulacre d’une marqueterie en bois d’olivier, évoque pêle-mêle des souvenirs de l’art optique, une cible de fléchettes, un damier pour un jeu inconnu. 

Il reprend ici un format, un support et un graphisme percutant, rappelant des usages de la publicité, en y glissant une sorte de sabotage métaphorique au sein même de l’image. 

Quand au titre, Le raisonnement est la petite monnaie de l’intelligence, il s’agit d’un clin d’œil au contexte original de l’image, un livre d’emblème où chaque enluminure est accompagnée d’un quatrain lui faisant écho. La citation est empruntée à Mes Inscriptions, un livre de Louis Scutenaire, écrivain ami de René Magritte ; livre dont l’esprit unique irrigue sans retenue simonberard.garden

Le raisonnement est la petite monnaie de l’intelligence,
2018

Dessin numérique, impression sur bâche 260 x 230 cm
Courtesy de l’artiste
Œuvre installée grâce au soutien de Stamp Publicité

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