Stephane Guiran

Né à Draguignan en 1968
Vit et travaille à Eygalières

Essec de formation, Stéphane Guiran quitte en 2001 le monde du graphisme pour la sculpture. De 2002 à 2011, il réalise principalement des œuvres à partir de lignes d’acier, dans la continuité de ses premières années autour du graphisme. En 2004, il se forme à la fonderie lors d’une année de résidence à Barcelone qui lui ouvrira les portes de la sculpture monumentale. Durant cette période son travail épuré sur la ligne évoque une écriture imaginaire qui se déploie dans l’espace, souvent inspirée par la calligraphie et les haïkus japonais.

En 2011, il rejoint la galerie Alice Pauli et commence à explorer d’autres médias : tout d’abord la photo, autour des reflets dans la série des Symétries. Puis le verre et le cristal, qui prennent rapidement une part prépondérante dans son œuvre. Le cristal le conduit à des formes plus organiques, largement inspirées par son lien intime avec la nature. Il parcourt le cristal sous différentes expressions contemporaines, notamment en tant que matière recyclée à travers son travail sur le calcin.

Depuis 2016 il explore l’espace par-delà les limites traditionnelles de la sculpture. Ses créations visent à impliquer le public pour qu’il prenne part à l’œuvre en la ressentant par son caractère poétique et immersif. Ses installations mixent les matériaux, le son, l’image, la lumière et l’écriture dans une recherche libre autour de l’intériorité et de la place de l’homme au sein de la nature.

Les œuvres de Stéphane Guiran, inspirées de la nature, nous interrogent sur notre propre nature au sein du vivant. Ses sculptures, souvent faites à partir de cristaux et de minéraux, jouent sur la force contenue dans la fragilité. Elles mettent en regard les matériaux créés par la nature et ceux faits par l’homme, en particulier à travers son travail sur la mémoire industrielle des résidus de cristalleries. De ce dialogue entre la nature et nos productions industrielles nait une poésie de la transformation, de la mutation, comme un nouveau langage à explorer.

Pour la Biennale Internationale de Saint-Paul de Vence, il réalise un diptyque de deux œuvres suspendues qui se répondent de chaque côté du village.

A l’entrée, dans le grand lavoir, Mémoires d’ormes, sculpture en céramique, calcin de cristal recyclé et fibres optiques. Les céramiques d’écorces, moulées à partir de troncs d’ormes, diffusent la lumière d’une mémoire, celle des ormes qui ont accompagné les hommes pendant des siècles avant de disparaître massivement à cause de la graphiose. Leur présence au milieu de matériaux plastiques ou recyclés évoque un monde qui se transforme, une poésie lumineuse qui trace une voie par-delà les peurs du changement.

Dans la chapelle Saint-Michel du cimetière, Le rêve des neiges éternelles, sculpture en sélénites et acier, composée de 500 sélénites suspendues formant un mandala de 3m par 3m.

Les sélénites, pierres translucides utilisées en lithothérapie pour purifier et apaiser, portent dans leur mémoire le souvenir de leur formation, lorsque les mers se sont retirées, laissant leurs sels se cristalliser. Fruits d’un changement majeur qu’a connu la Terre, elles nous murmurent que force et fragilité respirent parfois les mêmes silences.

 


Born in 1968. Lives and works in Eygalières

Trained at Essec, Stéphane Guiran left the world of graphic design for sculpture in 2001. From 2002 to 2011, he mainly creates works from steel lines, in the continuity of his first years in graphic design. In 2004, he trained as a foundry worker during a year’s residency in Barcelona, which opened the door to monumental sculpture. During this period, his refined work on line evokes an imaginary writing that unfolds in space, often inspired by calligraphy and Japanese haiku.

In 2011, he joined the Alice Pauli gallery and began to explore other media: first of all photography, around reflections in the Symmetries series. Then glass and crystal, which quickly take a predominant part in his work. Crystal leads him to more organic forms, largely inspired by his intimate link with nature. He explores crystal in different contemporary expressions, notably as a recycled material through his work on cullet.

Since 2016 he has been exploring space beyond the traditional boundaries of sculpture. His creations aim to involve the public so that they take part in the work by experiencing it through its poetic and immersive character. His installations mix materials, sound, image, light and writing in a free search for interiority and the place of man within nature.

Stéphane Guiran’s works, inspired by nature, ask us about our own nature within the living world. His sculptures, often made from crystals and minerals, play on the strength contained in fragility. They compare the materials created by nature and those made by man, in particular through his work on the industrial memory of crystal factory waste. From this dialogue between nature and our industrial productions comes a poetry of transformation, of mutation, like a new language to explore.

For the International Biennial of Saint-Paul de Vence, he has created a diptych of two suspended works that respond to each other on either side of the village.

At the entrance, in the large wash house, Mémoires d’ormes, a sculpture in ceramic, recycled crystal cullet and optical fibres. The bark ceramics, moulded from elm trunks, diffuse the light of a memory, that of the elms that accompanied mankind for centuries before disappearing en masse due to graphiosis. Their presence in the midst of plastic or recycled materials evokes a world that is changing, a luminous poetry that traces a path beyond the fears of change.

In the Saint-Michel chapel of the cemetery, Le rêve des neiges éternelles (The dream of eternal snows), a sculpture in selenites and steel, composed of 500 suspended selenites forming a mandala of 3m by 3m.

Selenites, translucent stones used in lithotherapy to purify and soothe, carry in their memory the memory of their formation, when the seas withdrew, leaving their salts to crystallize. The fruit of a major change in the Earth, they whisper to us that strength and fragility sometimes breathe the same silences.


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Mémoires d’ormes – 2021
Céramique et fibres optiques
Dimensions variables
Courtesy de l’artiste
Photo François Fernandez
Le rêve des neiges éternelles – 2021
Verre (moulage de sélénites), acier. 
Dimensions variables
Courtesy de l’artiste
Photo François Fernandez