Édition 2018
Wang Keping
né en 1949 à Pékin.
Vit et travaille à Paris depuis 1984.
Wang Keping est l’un des fondateurs de l’art contemporain chinois, salué comme tel dans son pays d’origine malgré son exil politique en 1984. Depuis, il réalise, en France, son pays d’accueil, une œuvre reconnue internationalement comme l’une des contributions les plus fortes et les plus originales à la sculpture contemporaine.
En 1979, à la faveur du Printemps de Pékin, Wang Keping fonde, avec d’autres artistes anticonformistes (dont Ma Desheng, Huang Rui et Ai Wei Wei), le groupe des Étoiles (Xing Xing). À travers deux expositions manifestes en 1979 et en 1980, ce groupe devient l’une des toutes premières expressions de l’avant-garde artistique en Chine, tentant de remettre en question les canons du réalisme socialiste dominant. Wang Keping se démarque dès 1979 avec une œuvre pionnière et engagée, en bois, Silence. Les membres des Étoiles sont rapidement contraints à l’exil et c’est ainsi que Wang Keping s’installe en France en 1984.
L’artiste se livre alors sans relâche à la sculpture, avec le bois comme matériau de prédilection. Il développe ainsi, pendant plus de quatre décennies, un langage virtuose dont témoigne sa carrière internationale. Son œuvre est influencée par la découverte dans les musées français des arts premiers et de l’art occidental moderne (Auguste Rodin, Henri Moore, Alberto Giacometti et surtout Constantin Brancusi, à qui il est le plus souvent comparé pour son art de la simplification des formes). Wang Keping est également marqué par la culture chinoise et notamment la philosophie Zen, qui lui permet de développer une sensibilité qui va au plus simple, au plus direct, à l’essentiel ». Ses œuvres, même les plus symboliques, ne basculent jamais dans l’abstraction mais conservent une dimension figurative qui ne se livre qu’après avoir pris le temps d’interpréter les arcanes de la matière organique dont elles sont issues. Pour atteindre l’épure, Wang Keping se laisse ainsi avant tout guider par la nature, qui lui dicte son inspiration.
De ce corps à corps avec la matière vivante qu’est le bois émergent quelques thèmes récurrents comme la représentation de la féminité, de l’étreinte amoureuse, ou encore d’oiseaux stylisés.
C’est en 2003 que Wang Keping se rend dans le sud de la France pour réaliser une sculpture monumentale en bois, pour un grand domaine viticole. Il trouve un tronc abandonné de peuplier au bord de la rivière proche du domaine.
La forme de l’arbre lui inspire aussitôt les courbes sensuelles de la sculpture Renaissance, dont l’original a ainsi été réalisé en bois, en un seul morceau d’arbre taillé directement dans le tronc. À partir de cette sculpture originale, Wang Keping fait fabriquer un bronze à la fonderie Susse en 2010, exposé dans le jardin du Musée Zadkine la même année, à l’occasion de l’exposition monographique « La Chair des Forêts » qui lui est consacrée. Les courbes voluptueuses de la sculpture évoquent le corps d’une femme. Sans chercher la ressemblance, Wang Keping en fait naître l’essence, en utilisant les formes primitives du tronc, ses nœuds et ses branches. Il aime à simplifier et mélanger les formes, une tête, un chignon, une nuque…
Ce travail en harmonie avec le bois permet à Wang Keping de développer à travers une sculpture contemporaine, un langage unique et singulier.
Renaissance, 2009
Bronze 180 x 50 x 70 cm Edition de 8, Ed. 3/8
Courtesy de l’artiste et de la Galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles
Œuvre installée grâce au soutien de la Galerie Nathalie Obadia