Aurélie Pétrel
Née à Lyon en 1980
Vit et travaille à Paris, Romme et Genève
La pratique photographique d’Aurélie Pétrel interroge le statut de l’image, son utilisation ainsi que les mécanismes de sa production. Ancrées dans la durée, ses recherches visent à ramener la prise de vue au centre de la réflexion multisensorielle à l’aide de dispositifs spatiaux.
Aurélie Pétrel pose ainsi la question de la mutation-mutabilité d’une image, son potentiel de fractalisation, non seulement en soi mais aussi dans ce qu’elle peut provoquer comme trouble en son expérience de pluriperception. Pour elle, une prise de vue génère une multitude de prises de point de vue. Les temps et les espaces ne cessent de se superposer, tout en ne cessant pas de se disjointer. L’image, vecteur mouvant de cette élasticité spatio-temporelle, se redistribue et en ses métamorphoses consécutives vient ainsi déjouer son absorption consensuelle, sa perception une et définitive, son moment et sa position décisifs. La latence de l’image se repense.
Mettant en œuvre les outils formels et les processus intellectuels tant des artistes que des chercheurs, Pétrel associe une démarche plasticienne et conceptuelle dans une suite programmatique de mises en situation, où le format exposition rejoue à chaque fois différemment, la dimension interprétative de toute partition, de toute photographie en latence, de toute forme en attente de métamorphose.
Texte de Sylvie Lagnier
Born in 1980. Lives and works between Paris, Romme (France) and Geneva
Aurélie Pétrel’s photographic practice questions the status of the image, its use and the mechanisms of its production. Anchored in time, her research aims to bring the shot back to the centre of multisensory reflection with the help of spatial devices.
Aurélie Pétrel thus raises the question of the mutation-mutability of an image, its potential for fractalization, not only in itself but also in what it can provoke as a disturbance in its experience of pluriperception. For her, a shot generates a multitude of shots from different points of view. Times and spaces never cease to overlap, while never ceasing to disjoin. The image, a moving vector of this spatio-temporal elasticity, redistributes itself and in its consecutive metamorphoses thus thwarts its consensual absorption, its single and definitive perception, its decisive moment and position. The latency of the image is rethought.
Using the formal tools and intellectual processes of both artists and researchers, Pétrel combines a plastic and conceptual approach in a programmatic series of settings in which the exhibition format re-enacts, each time differently, the interpretative dimension of any score, of any photograph in latency, of any form awaiting metamorphosis.
Text from Sylvie Lagnier
Tokyo Bay, 2011
C-print, film polyester encapsulé et Evasafe de Bridgestone, verre extra-clair 6
180 x 270 cm
Courtesy Ceysson & Bénétière