Kokou Ferdinand Makouvia
Né à Lomé (Togo) en 1989
Vit et travaille entre Paris et Amsterdam
Kokou Ferdinand Makouvia a passé son enfance et son adolescence à Lomé (Togo) où il a fait ses études en réseaux informatiques et télécoms. Persuadé de sa passion pour l’art, il poursuit ses études aux beaux-arts, inexistants dans son pays d’origine. Après Abidjan et Valenciennes, il est diplômé des Beaux-Arts de Paris et est actuellement en résidence aux Ateliers d’Amsterdam. Lauréat de plusieurs prix, dont le prix “Révélation 2017” de l’ADAGP, l’artiste a également participé à la Biennale Jeune création européenne en 2017-2019, et a plusieurs expositions à son actif.
Depuis son arrivée en France en 2014, l’influence lointaine de la culture traditionnelle Mina a conduit Kokou Ferdinand Makouvia à poursuivre son enquête sur la matérialité subtile qui compose l’existant. Dès lors, il se conditionne à une collaboration étroite avec la matière dans tous ses états : il fait de son énergie une âme sœur dans le dialogue, il se confronte à sa substance incarnée comme une réalité persistante avec laquelle il est vital d’apprendre à composer, il l’utilise enfin comme un médium pour communiquer avec l’invisible.
« Entre l‘élévation et la bille de bois, entre « le vide et le plein » s’installe une communication qui s’opère par le biais de la structure en cuivre donnant l’idée de la coulure continue d’une substance solidement liquide. S’agira-t-il d’eau cristallisée, solidifiée ou arrêtée par le temps rendant impossible tout accès ?
En effet, c’est l’une des formes, qu’étant enfant, je m’amusais à réaliser avec des feuilles de papier en partant de simples pliages et découpes aux ciseaux. Alors, mon exercice consisterait-il, à partir de ces manipulations infantiles de la matière, de créer une forme sculpturale plus complexe ? Et si le matériau « feuille de papier » avait grandi autant que moi, que serait-il devenu aujourd’hui ?
Des rouleaux de cuivre sont contraintes dans des formes occasionnées par les mêmes gestes d’enfance. Ces formes cette fois, couplées avec la déformation monumentale, en opposition à la forme miniature, subissent ici plusieurs actions telles que la torsion, la tension, l’étirement, le découpage, pression. »
Dans un face à face qui tient autant du ballet guerrier que de la transe animiste, l’artiste se fait tour à tour façonneur dévoué et alchimiste acharné. Tant dans sa pratique de la sculpture que de la performance, il est l’intercesseur d’une dichotomie entre le faire et le laisser-faire.
L’œuvre Akossiwa est faite de 120 kg de cuivre découpé en trois parties. « Le temps d’une routine » est à la tête d’untrio composé de « Caution-deux-Bande » et « Le Point Retour ». Elle a voyagé pendant deux ans et a été exposée dans sept pays d’Europe lors de la Biennale de la Jeune Création Contemporaine.
Kokou Ferdinand Makouvia spent his childhood and adolescence in Lomé (Togo) where he studied computer networks and telecommunications. Convinced of his passion for art, he continued his studies in fine arts, which did not exist in his country of origin. After Abidjan and Valenciennes, he graduated from the Beaux-Arts de Paris and is currently in residence at the Ateliers in Amsterdam. Winner of several awards, including the ADAGP “Revelation 2017” award, the artist also participated in the Biennale Jeune création européenne in 2017-2019, and has several exhibitions to his credit.
Since his arrival in France in 2014, the distant influence of traditional Mina culture has led Kokou Ferdinand Makouvia to pursue his investigation into the subtle materiality that makes up the existing. From then on, he conditioned himself to a close collaboration with matter in all its states: he made its energy a soul mate in dialogue, he confronted its embodied substance as a persistent reality with which it is vital to learn to compose, he finally used it as a medium to communicate with the invisible.
“Between the elevation and the wooden ball, between “the void and the full”, there is a communication that takes place through the copper structure that gives the idea of the continuous flow of a solidly liquid substance. Will it be crystallized water, solidified or stopped by time making access impossible?
Indeed, this is one of the shapes that, as a child, I used to have fun making with sheets of paper, starting with simple folding and cutting with scissors. So, would my exercise consist, from these childish manipulations of the material, in creating a more complex sculptural form? And if the material “sheet of paper” had grown as much as I have, what would it have become today?
Rolls of copper are forced into shapes caused by the same childhood gestures. These forms this time, coupled with the monumental deformation, in opposition to the miniature form, undergo several actions such as twisting, tension, stretching, cutting, pressure.”
In a face-off that is as much a warrior’s ballet as an animist’s trance, the artist is in turn a dedicated shaper and a relentless alchemist. In both his sculpture and performance practice, he is the intercessor of a dichotomy between doing and not doing.
The work Akossiwa is made of 120 kg of copper cut into three parts. “Le temps d’une routine’ is the lead in the trio ‘Caution-deux-Bandes’ and ‘Le Point Retour’. It travelled for two years and was exhibited in seven European countries during the Biennale of Young Contemporary Creation.
Akossiwa, le Temps d’une Routine, 2017
Cuivre, Bois
Dimensions variables
Courtesy de l’artiste et de la Galerie Sator