Diana Thater
The Conversation, 2021 

 

 

Plusieurs des oeuvres de Diana Thater commencent par le point de rencontre entre la subjectivité des humains et celle des animaux. Par la couleur, la lumière, l’image et la forme, l’artiste génère une expérience qui permet au spectateur d’éprouver de l’empathie sans anthropomorphiser le monde naturel. Dans Talk to Us (2021) et Listen to Us (2021), qui constituent ensemble la deuxième grande installation sonore de l’artiste, deux voix humaines se reflètent l’une l’autre dans un appel et une réponse, tandis qu’une troisième piste audio d’un perroquet gris d’Afrique qui se parle à lui-même (sans savoir qu’il est observé) est diffusée simultanément comme un monologue interne extériorisé. 

L’audio parlé commence simplement, avec des phrases qui peuvent être comprises comme des instructions ou des propositions à mettre en oeuvre, faisant écho aux premières oeuvres conceptuelles telles que Statements, 1968, de Laurence Weiner, ou à la répétition tel un mantra d’oeuvres telles que I Will Not Make Any More Boring Art, 1971, de John Baldessari. L’appel et la réponse gagnent ensuite en complexité, des phrases plus longues remplaçant les instructions, faisant évoluer la référence pour inclure des oeuvres telles que Good Boy Bad Boy, 1985, de Bruce Nauman. 

Thater utilise ces références à l’histoire de l’art comme matière première pour resituer la place du langage dans le paradigme humain. L’idée fausse la plus répandue est que les perroquets sont des imitateurs, alors qu’en fait ils traitent le langage comme les humains, par le biais de la socialisation. En outre, comme les humains, la subjectivité d’un perroquet s’exprime à travers ses vocalisations, affirmant sa présence par l’affect et le volume, ainsi que par le contenu. En isolant et en superposant ces utilisations spécifiques du langage, Thater conteste l’idée que le langage est ce qui sépare l’humain de l’animal, la compréhension de l’imitation. Ce qui émerge de cette investigation est une dualité tendue où l’accumulation cacophonique de « voix » sert à souligner comment le langage façonne nos environnements culturels, ainsi que nos engagements avec d’autres formes de vie. 

Ce déplacement du point de perception du spectateur est une caractéristique des installations révolutionnaires de Thater, et il est encore renforcé dans The Conversation par la superposition nuancée et immersive de l’image, du son et de la lumière. En pénétrant dans l’exposition, les visiteurs entrent dans une expérience cinétique, viscérale et psychique, plutôt que de se contenter d’une observation passive. De cette manière, l’oeuvre et le spectateur forment ensemble un dialogue qui remet constamment et subtilement en question les récits linéaires sur lesquels les humains s’appuient pour donner un sens à eux-mêmes et au monde naturel. 

Diana Thater est représentée par la Galerie Hussenot

    


Many of Diana Thater’s works begin with the point at which the subjectivity of humans and animals meet. Through color, light, image, and form, the artist generates an experience through which the viewer can empathize without anthropomorphizing the natural world. In Talk to Us (2021) and Listen to Us (2021), which together comprise the artist’s second major sound installation, two human voices mirror each other in call and response, while a third audio track of an African grey parrot vocalizing to himself (unaware he is being observed) plays simultaneously as an externalized internal monologue. 

The spoken audio begins simply, with phrases that can be understood as instructions or propositions that to be enacted, echoing early conceptual works such as Laurence Weiner’s Statements, 1968, or the mantra-esque repetition of works such as John Baldessari’s I Will Not Make Any More Boring Art, 1971. The call and response then progress in complexity, with longer phrases replacing the instructions, evolving the reference to include works such as Bruce Nauman’s Good Boy Bad Boy, 1985. Thater uses these art-historical references as raw material to re-situate where language is placed in the human paradigm. The common misconception is that parrots are mimics, when in fact they process language as humans do, through socialization. Parrots listen and talk, they comprehend rather than simply repeat what is heard. 

Furthermore, like humans, a parrot’s subjectivity is expressed through their vocalizations, asserting their presence through affect and volume as well as content. By isolating and layering these specific uses of language, Thater poses a contest to the idea that language is what separates the human from the animal, comprehension from imitation. What emerges from this investigation is a tensile duality where the cacophonous accumulation of “voice” serves to emphasize how language shapes our cultural environments, as well as engagements with other forms of life. 

This shifting of the viewer’s point of perception is a hallmark of Thater’s groundbreaking installations and is further reinforced in The Conversation through the nuanced and immersive layering of image, audio, and light. By stepping into the exhibition, visitors enter into an experience that is kinetic, visceral, and psychically engaging, rather than merely observable from a passive distance. In this way, the work and the viewer together form a dialogue that is consistently and subtly challenging the linear narratives humans rely on to make sense of themselves and the natural world. 

Diana Thater is represented by Galerie Hussenot

    


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The Conversation, 2021 
Écrans, enceintes, films colorés 
Screens, speakers, coloured films 
Dimensions variables / Variable dimensions 
Courtesy Diana Thater and Galerie Hussenot